Certains d’entre vous le savent. Une affaire injustifiée de soit disant propos racistes lors d’un match de volley-ball contre l’ASPTT Laval auraient été tenus lors d’un match de championnat à Beaune-la-Rolande dans le Loiret.

Ces accusations ont été relayée, sans éléments tangibles et cela ayant pris des proportions médiatiques locales importante, le Club a décidé au travers des mots de son Président de faire le point et toute la lumière afin de défendre ses joueurs avec la réponse ci-dessous :

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Pour répondre aux accusations formulées à l’égard de nos supporters, je voudrais répondre ces quelques mots :

Avec mon ami et fondateur du club, Nicolas David, nous sommes profondément choqués de la tournure des évènements. Nous nous attendons, en tant que dirigeants de clubs, à devoir gérer un jour des possibles dérapages de nos joueurs ou de nos supporters. Cela fait 10 ans que nous nous efforçons de véhiculer les valeurs de notre sport et du sport (respect, envie de réussir, combattivité, confiance…) à nos jeunes ainsi qu’à leurs parents ; nous sommes d’ailleurs persuadés que tous ceux qui nous connaissent le savent bien. Et nous serons les premiers à gérer et prendre des sanctions si de tel agissements se produisaient !

Mais ce n’est pas encore arrivé !

Hier, lors du match contre Laval, certains M15 (et M18) sont restés après leurs matchs de la matinée pour soutenir l’équipe 1 contre Laval (leader de la poule). Ils ont en effet soutenu leur équipe et aussi voulu déstabiliser les serveurs de l’équipe adverse par des cris et des bruits d’avion par exemple. Certains de ces bruits (des ouh ouh) ont été reçus et pris par les joueurs de Laval comme des « cris de singes ». Nous nous excusons si ces cris ont été mal perçus mais je puis affirmer qu’en aucun cas ce n’étaient des cris à caractère raciste !!!

Ces gamins sont des joueurs du club certes mais surtout des élèves du collège voisin que j’ai en cours étant professeur d’eps. Je les vois donc en eps, à la section volley et au club. Je connais donc très bien ces enfants.
J’en ai reparlé avec eux cet après-midi et m’ont redit clairement ce qu’il s’est passé.

Pour préciser voire contredire certains des propos du manager de l’équipe adverse :

Tous les gamins incriminés sont de toutes origines et de toute couleur de peau, ils se fichent complètement que les joueurs aient été d’origine réunionnaise, wallisienne, camerounaise ou beauceronne. Leurs cris n’étaient pas du tout ciblés mais à l’égard de tous les serveurs.

De plus, dire qu’aucun adulte n’a réagi à leur agissements est faux. Les parents de certains jeunes (d’ailleurs d’origine malgache) étaient assis à coté d’eux durant tout le match, s’ils avaient vu ou entendu quoi que ce soit de choquant ils auraient immédiatement fait cesser ceux-ci. Et lorsque je suis allé les voir lors de l’interruption du match, ils ont cessé tout cris ou déstabilisations…

J’ai de plus demandé à tous ces gamins de venir s’excuser auprès du manager de Laval à la fin du match (voyant que ces cris l’avaient atteint) et de s’expliquer avec lui et les joueurs. Et c’est ce qu’ils ont fait avec d’ailleurs le père assis à côté d’eux. Mais il n’a jamais voulu les écouter et est parti : est ce qu’on a déjà vu des « débiles » qui sortent des cris racistes dans les enceintes sportives venir s’excuser à la fin du match ???

C’est peut-être que ce n’en étaient pas.

Je redis que ce n’est pas « étouffer l’affaire » que de dire cela. Nous sommes des éducateurs et s’il y a un problème, on se retrousse les manches et on l’affronte. Tous ces enfants que l’on a eu depuis 10 ans au club
peuvent témoigner que nous ne rigolons pas avec toutes les valeurs que j’ai annoncées au-dessus. Mais je n’ai pas grand-chose à leur dire concernant hier… sauf qu’ils feront attention la prochaine fois à quel cri ils utilisent pour ne plus jamais être soupçonné de racistes ou xénophobes.

Je remercie tout ceux qui nous ont déjà apporté leur soutien (ou leurs demandes d’explications).

Je remercie moins et m’étonne grandement que ces informations (toutes à charge contre notre club) aient été publiés dans un journal très rapidement sans que jamais un journaliste nous demande notre version des faits. En 5mn et la parution de cet article (en plus de la diffusion sur les réseaux sociaux), l’image que nous avons mis 10 ans à construire a explosé…

Je n’ai absolument rien contre les joueurs de Laval ou contre leur manager. Je leur souhaite même bonne continuation en N2.
Je leur dis juste que si quelqu’un m’avait dit (ou à Nicolas David responsable de salle hier) que certains cris les gênaient en début de match, le problème aurait été réglé en 30 secondes. Et qu’il aurait été bien d’écouter les explications (voire les excuses de ces jeunes) en fin de match, cela aurait évité toutes ces histoires bien chronophages.

Sylvain Piletan, président du Volley Beaune Club

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En conclusion :

Je me suis rendu compte en réunion de club que nous ne sommes pas revenus plus largement sur l’affaire qui nous a un peu chamboulé en 2023, celle des « cris entendus durant le match nous opposant au club de Laval en Nationale 3 ».

Pour essayer de résumer, le club de Laval a demandé à la suite du match nous opposant, de faire remonter l’affaire auprès de la fédération française de Volley qui a ouvert une procédure disciplinaire à notre encontre (après, j’oubliais, d’avoir pris le temps de parler à un journaliste de Ouest-France, qui n’avait pas oublié lui de très respectueusement nous enfoncer sans avoir pris la peine de recouper les informations avec nous…).

De plus, cet article vraiment diffamatoire et dégradant a été lu (voire repris dans les réseaux sociaux) par beaucoup de monde dans le monde du volley, on a pu s’en rendre compte à chaque déplacement, surtout en Bretagne.

Cette procédure a duré quelques mois, avec un entretien individuel, des témoignages en vidéos données par deux de nos jeunes incriminés, des explications écrites… La gendarmerie m’a même téléphoné pour avoir des informations sur cette affaire.

En conclusion, ni la gendarmerie (qui m’a annoncé très rapidement durant l’entretien que c’était du vent et qu’il avait autre chose à faire), ni la commission de discipline, a pu prouver la véracité des faits qui nous étaient reprochés !

Que personne pouvait proclamer que des actes à connotation raciste ou xénophobe avaient pu être proférés lors de ce match… et encore heureux.

Cet épisode peut nous apprendre au moins deux choses :
– Qu’une information n’est plus une information si la seule chose recherchée est de faire le buzz (merci encore au journaliste qui a écrit son article à 20h le soir du match, j’espère qu’il n’était que stagiaire…)

– Qu’il faut longtemps pour construire mais très peu de temps pour détruire.

Merci à tous ceux qui nous ont soutenu ; tous ceux qui étaient présents lors de ce match et qui n’ont pas compris le pourquoi de cette affaire et ceux qui n’étaient pas là mais qui n’ont jamais cru à la possibilité que l’on entende des cris racistes dans notre gymnase.

En espérant ne plus revivre ce genre d’expérience bien chronophage et perturbante.

Sylvain Piletan
Président du Volley Beaune Club